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La vie de Christine de Suède et le scandaleux meurtre de son favori au château de Fontainebleau,
dans un superbe exemplaire en maroquin du temps aux armes
du Lieutenant de Police Machault d'Arnouville
"RECUEIL DE QUELQUES PIECES CURIEUSES, SERVANT A L'ECLAIRCISSEMENT DE L'HISTOIRE DE LA VIE DE LA REYNE CHRISTINE".
1668, Cologne, P. du Marteau.
1 volume in-12° (126x79 mm) (dimensions pages 121x71 mm)
(1) f. (titre), 166 pp.
(A-G12)
Reliure armoriée de l'époque en maroquin ébène. Triple filet doré d'encadrement sur les plats et armoiries dorées au centre. Dos à cinq nerfs avec fleurons et décorations dorés dans les compartiments et titre doré. Roulette dorée sur les coupes. Roulette intérieure dorée. Tranches dorées sur marbrure. gardes de papier décoré.
Edition Originale, rare.
Quelques pages inversées, mais superbe exemplaire.
Exemplaire aux armoiries dorées de Louis-Charles de Machault d'Arnouville (1667-1750), Liutenant Général de Police de la ville de Paris.
Machault d'Arnouville fut Lieutenant de Police de Paris (1718-1720), conseiller d'Etat (1720), chef du conseil de la D.sse d'Orléans, épouse du Régent, et premier président du Grand Conseil en 1740.
Enfant unique de Gustave II Adolphe et Marie-Eléonore, Christine (1626-1689) fut élevée comme un garçon.
Couronnée en 1650, mais renonçant à se marier, elle annonça son abdication en 1654 en faveur de son cousin. Convertie au catholicisme, elle reçu sa première communion du Pape Alexandre VII à Rome.
En France pour des négociations secrètes avec Mazarin pour le trône de Naples, persuadée de la trahison de son écuyer Giovanni Monaldeschi, elle le fit mettre à mort par ses gens dans la galerie des Cerfs au château de Fontainebleau (10 novembre 1657). Ce meurtre lui valut le nom de Sémiramis suédoise.
Cette affaire scandalisa et embarassa le jeune Louis XIV et Mazarin. Invitée à la cour du Roi, elle n'avait aucun droit de justice en France. Elle ne pouvait condamner et encore moins exécuter un homme, surtout dans une résidence de la Couronne.
"Voyant que je ne pouvois rien gaigner par mes prières sur l'esprit de cette Reyne, je pry la liberté de luy representer qu'elle étoit dans la maison du Roy de France, & qu'elle prit bien garde a ce qu'elle alloit faire executer, & si le Roy le trouveroit bon, surquoy sa majesté me fit reponse qu'elle avoit cette Justice aupres de l'hostel & qu'elle prenoit Dieu à témoin si elle en vouloit à la personne de ce Marquis... qu'elle étoit maistresse de ses volontez, pour rendre & faire Justice à ses domestiques en tous lieux & en tous tems & qu'elle ne devoit répondre de ses actions qu'à Dieu seul...".
Les esprits du temps ont longuement débattu sur le fait qu'un souverain ayant abdiqué puisse se faire justice chez un souverain étranger, mais surtout à l'intérieur même de la maison du Roi de France.
Christine le lendemain dans une lettre à Mazarin écrivit : "... je vous prie de croire que je suis capable de tout faire pour vous plaire, hormis de craindre. Vous savez que tout homme qui a passé trente ans ne craint guère les sorciers. Et moi je trouve beaucoup moins de difficulté à étrangler les gens qu'à les craindre. Pour l'action que j'ai faite avec Monaldeschi, je vous dis que si je ne l'avais pas faite, que je ne me coucherais pas ce soir sans la faire ; et je n'ai nulle raison de m'en repentir... Voilà mes sentiments sur ce sujet ; s'ils vous plaisent, je serai aise : si non, je ne lasserai pas de les avoir et serai toute ma vie votre affectionnée amie".
La cour de Louis XIV toutefois ménagea vite l'ex Reine de Suède.
Provenance :
Ex libris P.A. du Cambout, M.is de Coislin (1801-1873) et M. de Béhague.
(Brunet, IV, 30) (O.H.R., pl. 2153)
(LCPCRELI-0011)
(2.000,00 €)