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Les "Rime" de Pétrarque imprimées dans la langue maternelle de la Princesse de Lamballe (1749-1792),
reliées en maroquin rouge du temps à ses armes.
PETRARCA Francesco. (Arezzo, 1304 - Arquà, 1374)
"LE RIME".
1768, Parigi, M. Prault.
2 volumes in-12° (148x90 mm) (dimensions pages 143x82 mm)
I: (1) f. (frontispice gravé), CLIV, (2) pp., 1 portrait, 209, (3) pp. ; II: (1) f. (frontispice gravé), 328 pp.
(a-f12, g8, A-H12, I4, K6 ; A-N12, O8)
Reliure armoriée de l'époque en maroquin rouge. Encadrement avec triple filet doré sur les plats, armoiries au centre. Dos lisse avec fleurons et décorations dorés, pièces de titre et de tomaison en maroquin citron. Filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée et tranches dorées. Gardes de papier décoré.
Jolie édition "faite avec soin, préférable à celle de 1789" (Brunet), ornée de deux titres-frontispices, d'après Moreau le jeune et gravés par Aveline et d'un portrait de Pétrarque.
Infimes usures aux coupes inférieures et à un coin du t. II, mais très bel exemplaire imprimé sur papier de Hollande, dans la langue maternelle de la Princesse de Lamballe.
Avec "Rime" sont communément désignées un certain nombre de poésies de Pétrarque qui ne figurent pas dans l'immortel recueil du Canzoniere; il s'agit de poésies dont les autographes nous sont parvenus, ou qui ont été attribués à Pétrarque sur la foi de divers manuscrits. On trouve là les ébauches de certaines compositions figurant dans le Canzoniere et des sonnets dont les rimes ou les sujets seront repris dans d'autres sonnets du recul définitifs. Enfin des poèmes composés pour satisfaire aux demandes de quelques trouvères ou répondre à l'invitation de nobles dames, de seigneurs et d'amis.
On trouve dans ce recueil des images fraîches et vives, des phrases poétiques, parfois plus spontanées que celle de la rédaction plus mûrie sur le même sujet.
Provenance :
Précieux exemplaire aux armes dorées de Marie-Thérése-Louise de Savoie-Carignan (1749-1792), Princesse de Lamballe.
Fille du Prince Louis-Victor de Savoie (1721-1778) et de Christine-Henriette de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg (1717-1778), après une enfance à la Cour de Turin, elle est choisie par le Duc de Penthièvre, l'un des hommes les plus riches d'Europe, comme épouse de son fils, Louis-Alexandre, le débauché Prince de Lamballe.
Mariée en 1767, l'année suivante son époux décède à cause d'une maladie vénérienne et des suite de remèdes ou d'une opération hasardés.
Devenue amie sincère et dévouée de la Dauphine Marie-Antoinette, celle-ci, devenue Reine, lui offre le titre de Surintendante de sa Maison.
La Princesse de Lamballe paya avec la mort la plus atroce son profond dévouement pour la Reine et la famille royale.
"La Princesse de Lamballe, après avoir partagé pendant quelques jours la captivité de la Reine au Temple, fut enlevée la nuit et transférée à la Force. <Elargie> après un simulacre de jugement, elle fut égorgée par les Septembriseurs. La populace battit, mutila, traîna son cadavre, la Révolution laissa pure sa mémoire".
Les livres de Madame de Lamballe "sont en très petit nombre et leur condition est le plus souvent médiocre".
(E. Quentin-Bauchart, "Les femmes bibliophiles de France")
"Comme Marie-Antoinette, et l'on peut dire comme toutes les grandes dames de son temps, Madame de Lamballe avait une bibliothèque où, sans prédominer, les livres galants tenaient place. A côté d'une collection considérable de Mémoires historiques; d'Epistolaires...; des Manuels de piété et des Recueils de prières, attestant les sentiments religieux de la princesse; un certain nombre de volumes consacrés à l'histoire naturelle, aux belles-lettres et à la mythologie...
... le large écléctisme qui a présidé au choix des exemplaires composant cette collection, où l'on relève, au demeurant, une assez fort proportion d'ouvrages sérieux, les riches reliures dont la plupart sont habillés, plaident en faveur d'un goût de l'amie de la reine...".
(Cabanès, "La Princesse de Lamballe Intime...", s.d. (1922), Paris, Albin Michel, pp. 419-420)
Par testament du 15 octobre 1791, la Princesse de Lamballe laissa sa bibliothèque, sauf quelques livres (objets de legs particuliers), à son neveu le Prince de Savoie-Carignan, nommé son héritier et légataire universel.
Mais un arrêt du 23 septembre 1792 prescrivit la vente publique des effets ayant appartenu aux "victimes de La Force" et tous les biens de la malheureuse Princesse firent donc objet des ventes révolutionnaires (du 5 au 7 octobre 1792).
Ex libris de la Princesse Mathilde (1820-1904).
(LCPCLIT-0016)
(Vendu)