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La tragédie demandée par la Marquise de Pompadour
pour donner une leçon à Voltaire,
dans une élégante reliure en maroquin du temps.
CREBILLON Prosper Jolyot DE. (Dijon, 1674 - Paris, 1762)
"CATILINA, TRAGEDIE. PAR M. DE CREBILLON, DE L'ACADEMIE FRANCOISE. REPRESENTEE PAR LES COMEDIENS ORDINAIRES DU ROI POUR LA PREMIERE FOIS, LE 20 DECEMBRE 1748".
1749, Paris, Prault fils.
1 volume in-12° (164x100 mm) (dimensions pages 160x97 mm)
(3) ff., (titre, dédicace, approbation), (1) f., 96 pp.
Reliure de l'époque en maroquin vieux rouge. Dos lisse divisé en six compartiments, avec fleurons et fleurs de lys dorés. Encadrement de triple filet doré sur les plats, filet doré sur les coupes et petite dentelle dorée à l'intérieur. Tranches dorées. Gardes de papier décoré avec étoiles et points dorés.
Edition Originale, rare.
Petits frottements aux coiffes et aux coins, un petit choc sur la coupe supérieure du premier plat et une griffure sur le second plat. Cependant superbe et très rare exemplaire en maroquin de l'époque. Probablement relié à Versailles (le même papier des gardes utilisé pour des livres d'Heures de la Princesse Adelaïde de France).
Dédicace adressée à la Marquise de Pompadour qui avait poussé Crébillon, enfermé chez soi, à écrire et à terminer cette pièce de théâtre.
Fils d'un notaire, greffier de la Chambre des Comptes de Bourgogne et de Bresse à Dijon, après des études chez les jésuites et au Collège Mazarin, Crébillon fut reçu avocat et trouva un emploi de clerc chez un procureur de Paris. Frappé du goût de Crébillon pour le théâtre, celui-ci l'encouragea à écrire des pièces. Le succès ne tarda pas à arriver.
Mais, après la mort de son père, "mort insolvable, il se débattit dans des difficultés d'argent, résultat de sa prodigalité, de son incurie, de son goût de l'indépendance et des plaisirs et de sa tendance à la rêverie". Après la mort de sa femme, il "se jeta dans la misanthropie. Il vivait dans un grenier, entouré de chiens, de chats et de corbeaux, fumant sans cesse et ne voyant personne que son fils. Dans cette solitude, il s'occupait à composer dans sa tête, car il avait une excellente mémoire, des romans qu'il négligeait ensuite de coucher sur le papier. Il faisait d'ailleurs de même pour les tragédies, qu'il composait dans sa tête et n'écrivait qu'au dernier moment".
"En 1733, il fut nommé censeur royal de librairie pour les belles-lettres et l'histoire, puis en 1735 censeur royal des spectacles. En 1745, Madame de Pompadour lui fit attribuer une pension de 1.000 livres et une place de bibliothécaire du roi.
Ces faveurs visaient principalement à susciter un rival à Voltaire, qui avait déplu en lançant des poèmes galants célébrant les amours de Louis XV et de la favorite, et dont la réputation reposait alors avant tout sur ses tragédies. Les adversaires de Voltaire pressèrent Crébillon de donner de nouvelles tragédies. En définitive, il achèva et fit représenter son Catilina (1748), avec une grande magnificence. La cabale en assura le succès pendant 20 représentations, mais celui-ci ne soutint pas quand la pièce fut imprimée, ni surtout quand Voltaire eut fait représenter sa <Rome sauvée> sur le même sujet".
(LCPCLIT-0009)
(750,00 €)