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"L'église est dans l'état et l'état n'est pas dans l'église" :
le dernier coup pour la promulgation de la loi sur le serment civique des prêtres réfractaires.
Une très rare édition originale à toutes marges, non rognée.
NEUFCHATEAU Nicolas Louis François (Cte DE). (Saffais, 1750 - Paris, 1828)
"RAPPORT FAIT AU NOM DU COMITE DE LEGISLATION D'UN ARTICLE ADDITIONEL AU DECRET SUR LES TROUBLES EXCITES SOUS PRETEXTE DE RELIGION".
1791, Paris, Imprimerie Nationale.
1 volume in-8°
22 pp.
(A8, B3)
Edition Originale, très rare.
Exemplaire tel que paru, à toutes marges, non rogné. Conservé dans une brochure décorée moderne.
Apparemment deux seuls exemplaires dans les collections publiques françaises (BNF et Lyon).
"Je suis expressement chargé par le comité d'appele l'attention de l'Assemblée nationale sur la question de savoir si les prêtres dissidens seront tenus de prêter le serment civique, pour pouvoir exercer leur ministère dans les églises même non employées au culte payé par l'état".
(...)
"... Vous avez déclaré suspects de révolte contre la loi, & de mauvaises intentions contre la patrie les ecclésiastiques qui refuseront de donner à la loi & à la patrie la caution du serment civique exigé... Vous les avez soumis & recommandés plus particulièrement aux autorités constituées. En cas de trouble, vous avez jugé que leur seule présence dans la paroisse troublée, pouvoit autoriser les corps administratifs à les en éloigner par provision. Vous avez pris contre eux les précautions de la défiance la plus rigureuse. Or, comment ds hommes ainsi notés aux yeux de la loi, conserveroient-ils la capacité d'exercer le ministère ecclésiastique ? Comment des hommes jugés immoraux, pourraoient-ils être officiers de morale ? C'est ce qui seroit inconciliable".
(...)
"Aussi, Messieurs, ne s'agit-il pas ici de forcer les dissidens à reconnoître les prêtres citoyens, salariés par l'Etat, à entendre leurs prédications, à suivre leur culte. Il ne s'agit pas de les contraindre d'entrer dans les églises nationales. On les laisse sur ce point entièrement libres. On leur accorde même des églises particulières, pour exercer un autre culte quelconque. Mais comme l'exercice de cet autre culte devient une action extérieure qui intéresse la sûreté publique, on demande que ces ministres, voulant rassembler leurs prosélites pour leur parler au nom d'un Dieu, auteur de la société, créateur des nations, source éternelle de l'ordre, veuillent bien reconnoître le contrat social, respecter la souveraineté nationale, rendre hommage à l'ordre public".
(...)
"L'église est dans l'état & l'état n'est pas dans l'église. Vous ne commettrez point la faute d'admettre un empire dans un empire ; vous ne subordonnerez poit la société générale, la grande famille, le peuple souverain dont les intérêts vous sont confiés, à l'ambition & à la cupidité de quelques individus. Vous direz à ces individus que s'ils sont de bonne foi, ils ne doivent pas se réfuser à en donner la preuve ; que si leur église veut être reçue dans l'état, il faut qu'elle se soumette aux lois de l'état ; qu'il faut que ses ministres prêtent serment d'obéissance & de fidelité à l'état".
L'auteur, avocat puis homme de lettres (encouragé par Voltaire en ces termes : "Il faut bien que l'on me succède, et j'aime en vous mon héritier"), fut député des Vosges à l'Assemblée législative (1791), réélu l'année suivante à la Convention. Incarceré sous la Terreur, il devint ministre de l'Intérieur le 16 juillet 1797, puis il fut élu au Directoire exécutif quelques mois plus tard (septembre 1797-mai 1798). Il fut l'un des principaux inspirateurs de la politique économique du Directoire.
(LCPCLUM-0031)
(380,00 €)